Héloise et Abelard de la passion à l'amour éternel.
L'amour courtois apparait au Moyen Age avec le commencement de la Chevalerie dans plusieurs pays d'Europe grâce notamment à la reine de France et d'Angleterre Aliénor D'Aquitaine reconnu comme protectrice de cet amour courtois. L'amour Courtois ou aussi appelé en latin "fin amor", est la façon ritualisée de tenter de séduire une femme de qualité (plus souvent d'un rang supérieur que son soupirant) sans l'offenser et en lui dédiant des poésies, dont on retrouve des traces dans les lettres du Moyen Âge, notamment la lyrique courtoise. L'amour Courtois sera le sujets de beaucoup de roman du Moyen Age se basant sur des histoires fictives qui fascine encore aujourd'hui les grands auteurs.
Cependant cet amour courtois ne s'applique pas qu'a des histoires fictives ou le soupirrant ayant accompli une grande quête obtient finalement la main de sa belle. En effet une histoire vraie est considéré encore aujourd'hui par les historiens comme l'idéal de l'amour Courtois et fascine encore aujourd'hui un grand nombre de personne.
Notre histoire débute en France à Paris sous le règne du roi Louis VI surnommé Louis le gros. Abelard nait en 1079, dans une famille noble. Il est le fils du seigneur du Pallet, destiné tout d’abord au métier des armes du fait de sa haute naissance. Abelard choisi la voie de la connaissance en devenant professeur dans la plus prestigieuse université de Paris. Il enseigne la Philosophie et les lettres qui sont pour lui une passion. Intellectuel surdoué, dialecticien redoutable, il est un jeune professeur admiré par ses élèves. Reconnu dans tout Paris pour la qualité de ces cours, son esprit brillant et son esprit avantageux vont faire de lui un enseignant très recherché. Fulbert ayant eu vent de cette éloge du professeur lui confie alors l'éducation de sa nièce la jeune Héloïse.
Héloïse naît en 1100 d'une union illégitime. Elle est élevée et instruite à l’abbaye
d’Argenteuil, monastère réservé aux femmes, puis à la cathédrale Notre
Dame de Paris où son oncle est chanoine. Jeune nonne pertinente, sa
vivacité d’esprit et sa beauté sont troublées par la présence de ce
nouveau professeur. La première fois que le professeur rencontre sa jeune élève qui a 21 ans de moins que lui, il est troublé par la vivacité de son esprit son intelligence, et sa beauté.
A partir de ce moment la Abelard va ourdir un plan pour séduire la belle. Il nous le raconte dans une lettre adressée à un de ces amis et qui est parvenue jusqu’à nous: "J'avais une telle réputation, une telle grace de jeunesse et de beauté que je croyais n'avoir aucun refus à craindre (...). Je me persuadai d'ailleurs que la jeune fille se rendrait à mes désirs d'autant plus aisément qu'elle était instruite, et aimait l'instruction; meme séparé nous séparés nous pourrions nous rendre présent l'un à l'autre par un échange de lettre: la plume est plus hardie que la bouche.
En effet le professeur eu raison il ne fallut pas très longtemps pour qu’Héloïse cède elle aussi à la passion. La présence des deux amants sous le même toit accentua cette amour naissant. "Sous prétexte d'étudier nous étions tout entier à l'amour" nous raconte Abelard. Le maître et l’élève s’aiment envers et contre tous. La passion charnelle les consume "les livres étaient ouverts mais ils se mélait dans les leçons , plus de paroles d'amour que de philosophie, plus de baisers que d'explications; mes mains revenaient plus souvent à son sein qu'a nos livres". Bientôt tous Paris est au courant de cette relation sauf Fulbert qui continue de penser qu'Abelard enseigne la philosophie a sa nièce. Mais un jour ils les surprends et comprends alors qu'il a été dupé. Les amants continuent tout de même de se voir en cachette mais Héloïse fini par tombé enceinte. Abelard l’emmène chez sa famille en Bretagne ou elle met au monde un fils Astrolabe
Heloise abandonne l'ancien à la famille d'Abelard et rentre avec lui à Argenteuil ou il se marièrent secrètement. Sur l’insistance d’Abélard et par
amour pour lui, elle accepte de se retirer dans le monastère où elle a
passé son enfance. Le scandale de leur relation finit par éclater quand
le Chanoine Fulbert furieux dénonce leur mariage secret qui est nuisible à la
carrière d’Abélard, qui a trahi l’Eglise, selon les lois de l’époque car un homme d'Eglise au Moyen Age doit voué sa vie à Dieu et par conséquent ne pas se marier ni d'avoir de relation avec une femme ou un homme.
Le chanoine emploie alors deux sbires pour punir le philosophe. Il sera
ainsi émasculé ( privé de ses organes reproducteurs) pour trahison envers l'Eglise. Cette mutilation met un terme à sa carrière
d’ecclésiastique et d’enseignant, mais la vengeance est si cruelle et si
scandaleuse que le chanoine se voit relevé de ses fonctions durant
quelques années avant de les retrouver plusieurs années après ce scandale.
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Héloïse abbesse par Pedro Américo, 1880 |
"Héloïse prend le voile à l’abbaye d’Argenteuil. Et devient en 1129 abbesse du couvent du monastère le Paraclet, près de l’ermitage fondé par Abélard et qu’elle a su rendre prospère. Philosophe reconnue, elle l’administrera le restant de sa vie. Loin de son amour qu’elle transformera en lien spirituel, mais auquel elle ne renoncera jamais.
Abélard se réfugie à l’abbaye Saint-Denis où il devient moine et continue ses travaux de philosophie. Désormais, leur fougueuse passion s’exprimera dans les lettres de leur amour, de magnifiques et lyriques échanges en latin. Elle avoue être condamnée au cloître par son amour tragique pour lui, avec qui elle a connu la plénitude de l’être. L’admiration intellectuelle et mutuelle jaillit de cette correspondance entre les époux." Les époux communique jusqu’à la fin de leur jours en s'exprimant désormais leur amour passionnel dans des livres qui ne sont malheureusement pas parvenue jusqu'à nous.
Il nous reste que quelque extrait écrit par Héloise " Ces voluptés de l'amour que nous avons goutées ensemble, m'ont été si douce s, que je ne puis m’empêcher d'en aimer le souvenir, ni l'effacer de ma mémoire(...) Il n'est pas jusqu’à la solennité de la messe (...) pendant laquelle les licencieuses images de ces voluptés ne s'emparent de ce misérable cœur (...) On vante ma chasteté: c'est qu'on ne voit pas mon hypocrisie." Cette correspondance prendra fin en 1142 à la mort d'Abelard. Héloïse fait rapatrier son corps au Paraclet l'abbaye féminine qu'ils ont fondé ensemble . Elle y meurt 1164 en n'ayant jamais cessé d'aimer son mari. Elle se fait ensevelir avec sous son mari.
La légende raconte qu'au moment d'ouvrir le cercueil les bras d'Abelard se sont ouverts pour accueillir sa bien aimée et ainsi être réunis pour l'éternité. Cette légende est le symbole de l'amour éternelle qui lie ces deux êtres.
"Cet amour au fil des mots n’a pas d’âge, il est universel. Dans leur
tragédie, les deux amants puisent la source intarissable de leur
relation bien au-delà du charnel. Empreinte de spiritualité, leur
passion se mue en un échange intellectuel et philosophique qui traverse
le temps. Persécutés au point d’être contraints d’embrasser la vie
monastique, rien n’altère leur lien."
En 1817 les restes des deux amants sont rapatriés a Paris au cimetière du Père Lachaise.
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Sépulture d’Héloïse et Abelard Paris au cimetière du Pere Lachaise. |
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